Valentine Goby - Kinderzimmer

 

Contemporain Historique

Editions Actes Sud

2013

224 pages

20 €

Existe en version numérique

RESUME

 

“Je vais te faire embaucher au Betrieb. La couture, c’est mieux pour toi. Le rythme est soutenu mais tu es assise. D’accord ?
– Je ne sais pas.
– Si tu dis oui c’est notre enfant. Le tien et le mien. Et je  te laisserai pas.
Mila se retourne :
– Pourquoi tu fais ça ? Qu’est-ce que tu veux ?
– La même chose que toi. Une raison de vivre.”

En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.
Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles.

 

 

MON AVIS

 

  Changement d’habitude dans mes lectures, moi qui ne m’intéresse jamais à la rentrée littéraire (je n’aime pas les couvertures des livres généralement !). En naviguant sur le site de ma bibliothèque municipale, j’ai repéré ce livre grâce  à la couverture et à son titre en allemand. Les avis plus que positifs, on finit de me convaincre de l’emprunter.

 

  Valentine Goby décrit la vie dans un camp de concentration, le tout au travers des yeux de Mila, jeune fille française enceinte de quelques mois quand elle arrive à Ravensbruck.

 

Tout le long de cette lecture, on ressent tout à fait bien l’humiliation, la deshumanisation, l’horreur des camps de concentration, la cruauté. Mais on ressent aussi l’amour et l’entraide qui arrivent à subsister parmi toute cette horreur.

 

On apprend aussi l’existence des Kinderzimmer où on réunissait les nouveaux nés, chambre où la vie ne tenait pas à grand-chose.

 

Le style de l’auteur est très particulier dans ce livre (c’est mon premier livre de Valentine Goby) : phrases sans verbe, enchainements de mots, de sentiments, d’idée. J’associe ce style à un style coup de poing, qui cadre parfaitement avec l’histoire et sa dureté. Personnellement, j’ai eu énormément de mal avec ce style  et heureusement qu’il y a des passages avec des dialogues et des descriptions qui aèrent le texte et amène un peu de douceur.

 

En conclusion, une histoire tragique dans laquelle l’espoir persiste jusqu’au bout, qui nous donne une vision des camps de concentration que l’on ne rencontre pas ailleurs. Une belle lecture, malgré un style d’écriture très spéciale, qui ne laisse  pas indifférent.

 

 

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Kinderzimmer